Tout le monde a une idée approximative de ce qu’est l’autisme : on pense à une personne éloignée des autres, une personne plutôt « dans sa bulle », l’image est souvent celle d’un jeune garçon, plutôt triste, la tête un peu penchée de côté et le regard perdu, derrière une vitre givrée si possible, pour un effet esthétique. Cette image populaire ne représente qu’un versant de la médaille : celui du regard extérieur, le regard du neurotypique qui analyse son objet de recherche, ou de la représentation médiatique du jeune garçon et de la fatalité qu’est son autisme. Mais qu’arrive-t-il quand les voix des personnes concernées sont prises en compte ? Et quand ces voix sont enjouées et remplies d’aspirations ? C’est ici que le concept de neurodiversité s’impose : il y a plusieurs types de cognitions humaines et plusieurs processus, par le fait même, de marginalisation. Comment s’y prendre pour comprendre l’autisme ensemble ? Comment ré-écrire cette dramaturgie dans un narratif qui nous ressemble et nous rassemble ? C’est ce type de questionnements qui animera cette discussion.

Sarah Arnaud est postdoctorante à l’UQAM au sein de la Chaire de recherche sur l’injustice et l’agentivité épistémiques. Ses intérêts de recherche se situent en philosophie de la psychologie et de la psychiatrie, en philosophie de l'esprit, et portent principalement sur les émotions, la conscience, l'agentivité morale et les psychopathologies. Après l’obtention de son doctorat en philosophie à Paris-Sorbonne et à l’UQAM, elle a fait un stage postdoctoral au Graduate Center de la City University of New York. Elle enseigne aussi actuellement la philosophie au Cégep.

Mylène Legault est doctorante en philosophie à l’UQAM sous une double concentration en sciences cognitives et en études féministes. Ses recherches portent sur la pluralité des profils cognitifs et visent l’inclusion de la neurodiversité dans les modèles standards de la cognition humaine. Soucieuse de l’appariement entre le cheminement académique et l’implication communautaire, une partie de ses projets visent à contribuer à la dé-stigmatisation de l’autisme pour le grand public.